Un témoignage bouleversant pour briser le tabou autour de la santé mentale
J’avais à peine obtenu mon BAC lorsque tout a basculé.
Ma mère, mon seul repère après la perte de mon père, venait de recevoir un diagnostic incertain : un cancer, disaient les médecins, mais ils ne savaient pas exactement lequel. À ce moment-là, je ne savais même pas si je pourrais poursuivre mes études. Mon oncle a bien voulu payer mes frais de scolarité, mais pour tout le reste manger, me loger, vivre chaque jour devenait une bataille.
Je regardais, en silence, ces grandes sœurs du campus qui semblaient n’avoir aucun souci. Elles paraissent fortes, élégantes, épanouies. Moi, je souriais pour cacher mes blessures. Personne ne savait.
💔 Mars, le mois du choc
En mars de ma première année universitaire, le diagnostic est tombé : cancer du rectum en phase terminale.
Dès que je pouvais, je quittais le campus pour Abidjan, pour être près d’elle. Mais chaque visite me laissait plus brisée : elle ne bougeait plus, ses cheveux étaient tombés, son regard s’éteignait.
J’ai prié. J’ai pleuré. J’ai supplié.
Mais en octobre, maman est partie.
Ce jour-là, tout s’est écroulé.
Notre maison n’a jamais été achevée. Mon seul refuge, ma boussole, n’était plus. Je suis devenue l’aînée sans repère, la grande sœur sans force. Je me suis tue. Encore. Toujours. Je suis restée debout aux funérailles, forte pour mes sœurs. Mais en réalité, je n’étais qu’un champ de ruines.
Je n’ai jamais vraiment fait le deuil. Mars, autrefois le mois de son anniversaire, est désormais un rappel douloureux. Il est devenu un mois gris, silencieux. Froid.
Et la santé mentale dans tout ça ?
Je n’en parlais pas. Je n’y pensais même pas.
Mais aujourd’hui, avec du recul, je sais que le vrai mal n’est pas que dans la perte ou la souffrance. Il était dans le silence. Dans l’accumulation des larmes qu’on ravale, des nuits où l’on ne dort pas, des journées où l’on feint de vivre.
Rester silencieuse m’a lentement détruite.
Mais écrire ce témoignage, aujourd’hui, c’est une manière de me reconstruire. C’est aussi pour toi, toi qui lutte en silence, que je partage ces mots.
Parler, c’est déjà guérir.
Taire sa douleur, c’est lui donner le pouvoir de nous consumer.
Pourquoi cette conférence sur la santé mentale est vitale
C’est pour ces raisons que la conférence du 5 avril 2025, organisée par Girls Hope à l’HETEC Abidjan, revêt une importance capitale.
Parce que chacun de nous porte des blessures invisibles.
Parce que nous avons tous besoin d’un espace pour parler, pour écouter, pour apprendre à survivre autrement.
Cette journée ne sera pas qu’une série de discours.
Elle sera une main tendue, un souffle nouveau, un moment de vérité.
Détails de l’événement
- Date : Samedi 5 avril 2025
- Lieu : HETEC Abidjan
- Heure : 09h – 14h
Au programme :
- Panels d’experts en santé mentale
- Témoignages puissants
- Atelier pratique de gestion du stress
- Concours d’art oratoire
- Distribution de kits de bien-être
- Et surtout… une parole libérée
Un pas vers le mieux-être
Tu n’es pas seul(e). Tu n’as jamais été seul(e).
Aujourd’hui, je choisis de parler. Et si tu lis ceci, c’est peut-être le signe que tu peux, toi aussi, commencer à libérer ta voix.
Rejoint nous le 5 avril.
Parlons. Écoutons. Ressentons. Avançons. Ensemble.